mercredi 25 juillet 2012

Un nouveau "Maître en Théologie" en Suisse


A la demande des frères dominicains de la Province de Suisse, le Maître de l’Ordre des Prêcheurs, fr. Bruno Cadoré o.p. , a conféré le titre de “Maître en Sacrée Théologie” au frère Gilles Emery op, professeur à l’Université de Fribourg.

Né en 1962, le frère Gilles est entré dans l’Ordre de saint Dominique à l’âge de 23 ans. Au terme de ses études théologiques de base à la Faculté de Théologie de Fribourg, il exerça pendant deux ans (1990-1992) la charge  de vicaire à la paroisse St Paul à Genève, desservie alors par les Dominicains de Suisse. Il retourna ensuite au Couvent St.Hyacinthe de Fribourg - où il réside encore - pour entreprendre un doctorat en théologie, couronné par la publication de sa thèse: “La Trinité créatrice”, une étude fouillée de 590 pages, consacrées à l’examen des relations entre  Trinité et Création dans le Commentaire des Sentences de Thomas d’Aquin et de ses précurseurs Albert le Grand et Bonaventure. Un travail remarqué, paru en 1995 dans la collection: “Librairie Philosophique” de l’éditeur parisien Vrin.

Dès 1995, le frère Gilles Emery enseigne à l’Université de Fribourg, pour devenir deux ans plus tard professeur ordinaire de théologie dogmatique, tout en poursuivant ses recherches entamées par sa thèse. Le résultat en sera la publication en 2004 aux Editions du Cerf, dans la collection “Théologies” d’un ouvrage important, intitulé: “La théologie trinitaire de saint Thomas d’Aquin”. Ses nombreuses  publications, la qualité de son enseignement et la rigueur de sa recherche thomasienne lui vaudront d’être appelé à participer à la Commission Théologique Internationale, à l’Académie européenne des sciences et des arts et au comité de rédaction de la Revue Thomiste.
Nous lui présentons nos félicitations.

jeudi 5 juillet 2012

Le fr. Didier Boillat o.p. en route vers Zurich

Ne pas s’installer dans le confort

Frère Didier Boillat o.p. est arrivé à Genève en 2002. il arrivait tout droit de la terre meurtrie du Rwanda, où il avait exercé pendant près de 12 ans à Kigali, en tant que Maître des novices chez les Frères prêcheurs, enseignant au Grand Séminaire, actif dans la pastorale liée à l’église conventuelle et accompagnateur des enfants de la rue.
Comment s’est passée votre arrivée en terre genevoise ?
Fr. Didier : On m’avait dit qu’en arrivant ici, je trouverais une vie ecclésiale délabrée, voire moribonde, mais j’y ai trouvé l’exact inverse : je suis arrivé au sein d’une Église vivante. C’est ce que je garderai avant tout de mes expériences dans le cadre du catéchuménat et dans la pastorale paroissiale à St-Paul, où j’ai côtoyé une communauté extrêmement dynamique, jeune et soudée.
En dix ans d’activité au sein du catéchuménat des adultes, est-ce que vous avez pu constater une augmentation du nombre de catéchumènes ?
Oui, le nombre des catéchumènes est en constante augmentation, tant pour ce qui est du baptême que pour la confirmation. Et cette augmentation ne fait que me conforter dans l’attitude que j’ai toujours essayé d’adopter : accueillir toute personne sans désir de jugement, accueillir l’autre comme s’il s’agissait du Christ.
La moyenne d’’âge des catéchumènes a-t-elle évolué depuis 10 ans ?
Oui, le nombre de jeunes catéchumènes est lui aussi en progression, ce qui dénote probablement un manque dans leur vie, un désir d’appartenance à une famille (chrétienne en l’occurrence). Il y aura toujours des catéchumènes qui suivent un parcours parce qu’ils souhaitent se marier ou devenir parrain/marraine, mais je persiste à croire que leur nombre reste marginal, et que ces conversions sont vraiment pour chacune et chacun un véritable acte de foi.
Qui sont-ils, ces jeunes ?
De plus en plus, ce sont des jeunes dont les parents avaient choisi de ne pas les faire baptiser durant la prime enfance. Il y a aussi des changements de « confession », certains dont l’éducation s’est faite du côté de l’Église réformée, et qui ressentent un besoin d’adaptation dans leur vie de foi, principalement lié à l’Eucharistie.
Au moment de quitter Genève, quels sont vos sentiments ?
Quand on est en activité, on n’a pas forcément conscience de la profondeur et de la solidité des liens qui se tissent avec les personnes qu’on côtoie. Je me dis que ces liens-là perdureront par-delà la distance, mais je me dis aussi qu’il y aurait encore tellement à faire… mais j’en laisse le soin à ceux qui prennent le relais. Et puis, pour moi c’est aussi une occasion de conversion, car on a vite fait de s’installer dans son petit confort. Le fait de changer de ministère va me permettre de garder une certaine fraîcheur.
Ce nouveau ministère, quel sera-t-il ?
Dès septembre, je serai responsable de la Mission francophone à Zurich, que je connais déjà bien, puisqu’elle est administrée par mes frères dominicains.
Quels seront les changements par rapport à Genève ?
La Mission francophone à Zurich est elle aussi une communauté très vivante, mais je serai là-bas animateur d’une communauté de migrants.
Des migrants de quelles provenances ?
De toute la Francophonie (Suisse romande, France, Belgique) et une très forte présence d’origine africaine, déjà très intégrée au sein de la communauté. Un enjeu majeur de mon ministère sera d’ailleurs de cultiver et faire fructifier la solidarité entre toutes les composantes de la communauté francophone.
Propos recueillis par Frédéric Monnin